Inspection Oued Fodda (Chlef)

Inspection Oued Fodda (Chlef)

Gestion de l'écrit


  

Gestion de l'écrit

 

__     On commencera par les objectifs parce que cela nous met directement face aux intentions des concepteurs de programmes et ainsi nous pourrons demander raison aux moyens et démarches mis en œuvre, notamment les pratiques de classe.

 

__   On pointera d'abord les pratiques de classe inefficientes, souvent marquées par le poids de la tradition stérile ou du mimétisme pédagogique et qui constituent des dérives qu'il convient de stigmatiser.

 

__     Nous évoquerons, ensuite, plus longuement, des pratiques plus en phase avec l'APC, des pratiques qui sont entrain de se mettre en place précisément par le biais de dispositifs et d'outils pédagogiques divers.  

 

 

I.                  Les objectifs assignés à l'activité de production écrite.

 

I       Produire un texte en fonction d'une situation de communication

  1. Respecter une consigne d'écriture
  2. Organiser les informations pour assurer la cohésion de son texte
  3. Utiliser des ressources linguistiques en fonction du texte à produire et du thème
  4. Utiliser des ressources documentaires (textes écrits, documents divers) pour produire.

 

II       Présenter un écrit en fonction de la situation de communication

  1. Procéder à une mise en page en fonction du type d'écrit à produire
  2. Utiliser les ressources typographiques (grosseur des caractères, surlignage, majuscule)
  3. Combiner le texte et l'image pour assurer la complémentarité de l'information

 

III             Maîtriser les niveaux de réécriture pour améliorer son écrit

  1. Utiliser ses brouillons pour améliorer son texte
  2. Réécrire en fonction des observations de l'enseignant
  3. Exercer sa vigilance orthographique (orthographe des mots usuels, accords…)
  4. Améliorer son texte à partir d'une grille de réécriture et de relecture
  5. Faire la révision d'un texte produit en tenant compte d'une grille d'évaluation critériée

 

 

La production écrite, activité d'intégration par excellence, est un acte complexe qui relève d'un processus, et qui comporte au moins trois étapes si l'on se fie aux objectifs. On n'écrit pas d'un seul jet. On ne produit pas un écrit irréprochable, impeccable du premier coup. Il faut donc plusieurs fois « sur le métier remettre son ouvrage ».

Et pourtant…

 

II.               Un état des lieux:


      Qu'en est-il dans les pratiques de classes?

__              Les enseignants appréhendent cette activité et rechignent parfois à l'exercer en tant que production écrite stricto sensu. La principale raison invoquée renvoie au « niveau des élèves », à la déception inévitable que suscitent leurs écrits.

 

__           Place réservée à l'expression écrite réduite dans les faits à la portion congrue : l'E.E. est soit escamotée, soit réduite à un simulacre de production écrite: ordonnancement de phrases; texte lacunaire, reconstitution… soit des productions essentiellement de type convergent qui requièrent un travail exclusivement sur l'axe paradigmatique. Quid de la situation d'intégration ou même du compte rendu?

 

__              Survivance des anciennes pratiques : on accède à l'écrit par la médiation de l'oral. La stratégie adoptée par l'enseignant se fonde sur l'hypothèse erronée que le modèle proposé, produit collectivement et oralement, suffit à faciliter le passage à l'écrit.

 

__              Le niveau de guidance, dans cette activité, est tellement élevé que l'on pourrait se demander si les productions des élèves sont réellement les leurs.

 

 

__              Incapacité à réinvestir les effets d'apprentissage liés aux activités métalinguistiques et aux activités de lecture dans un contexte de production écrite. Les élèves réussissent relativement bien dans les exercices liés aux apprentissages linguistiques mais se montrent incapables de réinvestir ces acquis en situation d'écrit.

 

 

__              les activités de lecture ne sont pas génératrices d'écrits. Le modèle d'expression, le type de texte en l'occurrence n'est pas formalisé, ni lié à l'E. E. Ainsi l'acte lexique semble fonctionner en vase clos, non concerné par la compétence visée in fine.

 

__              Très peu de travail sur copie suivi d'un compte rendu rigoureux; aux lieux et places souvent un corrigé type ou une « production bis » qui fait l'impasse sur les productions d'élèves effectives. L'évaluation qui prévaut est plus normative que formative (on raisonne en termes de «  c'est ça !, c'est pas ça ! »).

 

__              La cohabitation de deux activités de production écrite (l'E. E. et le projet) éparpille l'effort pédagogique. Conséquences: le projet est traité davantage comme une activité ludique que comme une véritable production écrite;

 

__              La production écrite est appréhendée beaucoup plus comme un moment d'évaluation que comme une activité d'apprentissage. Elle est traitée souvent comme une activité unique qui clôture la séquence. Elle ne fait pas l'objet d'un apprentissage spécifique au cours duquel sont abordés les problèmes inhérents à l'acte d'écrire : élaborer un plan, structurer son énoncé, éviter les répétitions, utiliser des connecteurs, recourir à des variantes…

 

 

III.           Pour rentabiliser l'écrit :

 

L'écrit ne doit plus être abordé seulement comme un moment consacré à l'évaluation sommative, ou comme un résultat, un produit soumis à une simple appréciation. On devrait accorder une plus grande attention aux processus rédactionnels, c'est-à-dire au cheminement que l'on emprunte, aux moyens et aux stratégies que l'on mobilise pour produire de l'écrit.

 

 

                      Ainsi, nous reconnaissons 4 étapes de l'activité d'expression écrite

a)      Le premier jet, c'est un essai, une première ébauche, par définition imparfaite, traitée pédagogiquement comme l'occasion d'expliciter, de clarifier, de préciser les intentions, la consigne d'écriture. ce premier temps devient une phase essentielle de l'apprentissage.

 

b)      La réécriture, c'est-à-dire la révision, le contrôle permanent du texte qui conduit le scripteur à des relectures, ratures, rajouts, réécriture.

 

c)      La correction.

d)      Le compte rendu.

 

 

1.      Production écrite 1er jet

  •    L'enseignant présente le sujet en décrivant, en précisant le produit attendu, « l'image », le type du texte à produire (dont le profil a été esquissé en C.E.). Première esquisse des critères de réussite ou de « fiches-outils spécifiques »

 

  •  L'élève entame la production écrite sur la 2ème page de la double feuille (c'est la page d'essais)

 

  • L'enseignant adopte la posture du « coude à coude » pour orienter en signalant les erreurs, les maladresses, les malentendus…

 

  • A la fin de la séance, il fait lire quelques productions relativement réussies

 

  • Il demande aux élèves de retravailler « à la maison » ce premier « essai » et de rédiger au propre la page d'ouverture de la double feuille conformément aux normes communiquées au préalable : mise en page des rubriques : espaces références, appréciations, sujet, signature du tuteur.

 

2.      La réécriture

 

  • L'enseignant rappelle le sujet et les exigences en matière de production écrite

 

  • Les élèves révisent leurs copies pour les améliorer sur la base des orientation de l 'enseignant et éventuellement d'une grille de relecture ou d'autoévaluation.

 

  • Avec l'aide de l'enseignant, les élèves repèrent les réussites et les insuffisances: cohérence des informations, enchaînement des phrases, construction des phrases, choix lexicaux, correction orthographique…

 

  • Alternance de phases d'écriture / confrontations / explicitation de "conseils"

 

  • Ce que l'élève vient de réaliser, d'analyser, d'expliciter avec d'autres… va l'aider à repérer les dysfonctionnements de son propre texte : progressivement, il sera davantage capable de le "réparer" en réinvestissant ce qu'il a découvert.

 

  • Mise au net définitive sur la 3ème page sans perdre de vue que ce qui est visé, c'est la construction de nouvelles compétences par les élèves, et non pas la maîtrise "complète" de l'activité d'écriture

 

3.      Correction de la copie

 

La production écrite relève de l'évaluation formative. En conséquence, il convient de :

  « positiver » le rapport à la « faute », la dépénaliser. « Se tromper » ne doit pas être associé à un jugement de valeur. C'est plutôt un facteur d'apprentissage, une étape indispensable, l'une des tentatives sur lesquelles on s'appuiera pour aller plus loin.

  adopter une échelle d'appréciation à 3 ou 4 niveaux: C/insuffisant; B/Passable; A/satisfaisant (ou noter sur 4)

  S'appuyer sur la fiche du compte (voir plus bas) rendu pour corriger, analyser les maladresses et engager des remédiations immédiates ou/et différée.

 

4.      La pratique du compte rendu

 

  1. Rappeler le sujet, la consigne, les supports éventuellement utilisés.
  2. Apprécier globalement, copies en main, les productions en pointant  l'écart de performance entre l'attendu et le réalisé
  3. Reproduire sur le tableau, conformément à une typologie prédéfinie, les phrases ou séquences comportant les erreurs les plus récurrentes ou les plus significatives.
  4. Faire identifier par les élèves, rubrique après rubrique, les erreurs en question
  5. Les traiter avec le concours actif des élèves et, si nécessaire, fixer les nouvelles acquisitions séance tenante via le PLM notamment.
  6. Reproduire sur le tableau, en totalité ou partiellement, une production d'élève
  7. Améliorer collectivement la production « choisie »
  8. Distribuer les copies aux élèves
  9. Faire lire par leurs auteurs les productions réussies.
  10. Faire signer les copies par les parents d'élèves, de manière à susciter le suivi parental, avant de les classer dans le dossier progressif.

 

Fiche de compte rendu

Niveau : ………………………..         Date de production : ……………………..

Projet : …………………………         Séquence : ………………………………..

Sujet : …………………………………………………………………………………

           …………………………………………………………………………………

          

 

Erreurs communes

Typologie des erreurs.

  1. Construction de la phrase
  2. Vocabulaire (inapproprié, barbarisme…)
  3. morphologie (désinences…
  4. orthographe (grammaticale, lexicale, d’usage)

Redressements.

Choix d’une production d’élève :

 (soit une production exhaustive courte, soit une partie de la production)

Amélioration de la production

Décisions à prendre :

    Quelle remédiation ?


 

 





05/12/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 199 autres membres