Inspection Oued Fodda (Chlef)

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pratique de production écrite 3

En substance, la production écrite, dans le nouveau dispositif, n’est plus envisagée seulement comme un produit (résultat, effet, fruit d’un travail) mais comme un processus (suite ordonnées d’opérations, d’étapes, d’activités aboutissant à un résultat). Cela veut dire concrètement qu’en matière de production écrite le travail de l’enseignant ne finit pas là où commence le travail de l’élève. Si l’on considère les piètres performances dans cette activité dite d’intégration, à la fois complexe et importante, sur laquelle on ne peut pas non plus faire l’impasse, on ne peut pas se permettre de se désintéresser de la manière dont l’élève produit de l’écrit. Ce faisant, on considère que si la production écrite se prête volontiers à l’évaluation, elle doit également faire l’objet d’un apprentissage, un apprentissage forcément spécifique et singulier vu que la transmission ici, autant qu’on puisse parler de transmission, ne peut se faire selon le modèle classique. Il faut donc s’intéresser aux processus rédactionnels, c’est-à-dire au cheminement que l’on emprunte, aux moyens et aux stratégies que l’on mobilise pour produire de l’écrit.

De ce point de vue, le scripteur assume conjointement ou successivement 3 tâches : la planification (faite par l’enseignant durant l’étape pré-pédagogique et communiquée à l’élève en guise de « préparation », d’aide pédagogique via les outils « plan d’instructions, canevas, boite à outils »), la mise en texte (entamée par l’élève durant le premier jet) et la révision ou réécriture (cf. travaux sur les processus rédactionnels de J. Hayes et L. Flower)

 

Qu’est-ce que la réécriture ?

D’abord, elle n’est pas une simple recopie, une mise au propre, la réécriture est également un processus dont le but est l’amélioration du texte produit. Le processus de réécriture ou de révision est tellement important que certains chercheurs, qui ont beaucoup planché sur la question, soutiennent qu’apprendre à écrire c’est apprendre à réécrire.

 

Concrètement, la réécriture, consiste, dans un 1er temps, à revenir sur son texte, par la lecture, se relire, pour l’évaluer, éventuellement avec la médiation de l’enseignant ou l’aide d’un pair ; dans un 2ème temps, la réécriture  consiste à reprendre son texte initial pour l’améliorer. Il va sans dire que la médiation de l’enseignant, en la matière est programmée, à brève ou longue échéance, pour régresser progressivement.

 

Les composantes de la réécriture

1.      La Détection : repérage d’un dysfonctionnement, d’une anomalie.

2.      L’Identification : définition, classification de l’anomalie, de la déviance.

3.      Mobilisation d’une règle, d’une ressource cognitive pour résoudre la difficulté, ou d’une stratégie d’évitement de la difficulté

4.      La correction : le redressement opéré pour palier la lacune. On identifie généralement 4 opérations de correction : suppression, ajout, déplacement, remplacement, intervenant à différents niveaux (on pourrait, pour identifier ces niveaux, s’appuyer sur la grille EVA qui croise 3 unités [la phrase, les relations entre phrases, le texte en entier] avec 3 points de vue [morphosyntaxique, sémantique, matériel])

 

On identifie au moins 4 stratégies dans la réécriture : passer outre ou ignorer le problème, reporter la résolution du problème à plus tard, contourner ou éviter le problème, consulter des ressources (humaines, matérielles, externes, internes…) pour résoudre le problème

 

La réécriture s’exerce sur un support, c’est le brouillon.

 

Qu’est-ce que le brouillon ? Quelle est sa fonction?

Dans la tradition scolaire c’est un objet caché déprécié, parce que « inaccompli », inachevé. C’est en fait un état intermédiaire, provisoire du texte, un espace autorisant le raturage, la surcharge, l’effacement, la reformulation, la correction par l’élève …

Le brouillon produit de la réécriture doit être réhabilité. Il importe qu’il devienne un espace visible pour l’élève et l’enseignant. Il doit acquérir le statut de support consultable systématiquement parce qu’il témoigne de l’existence d’une activité de réécriture. L’activité de réécriture doit se lire dans le brouillon !!! Cette activité de brouillon, de raturage, de « production en cours » doit prévaloir sur le produit-écrit, à condition de la conclure par une mise au propre définitive.

 

Pour inciter l’élève à relire et réécrire sa production, et donc exploiter un brouillon, il faudrait mettre en place un partage du travail, au moment de la réécriture, consistant en un échange de copies au sein de la classe. Ainsi, le scripteur initial a la possibilité de porter un regard différent sur sa production, qui lui revient avec les propositions de modification d’un camarade ou d’un groupe de camarades. Cela peut permettre une mise à distance progressive à l’égard de son premier jet. Il est vrai que, dans notre dispositif, c’est l’enseignant qui fait la détection globalement, mais cette disposition doit faire l’objet d’une formation si l’on veut former nos apprenants à l’autonomie. Il faudrait réhabiliter cette activité, de même que la correction par le scripteur, lui-même, à travers l’activité de consultation des ressources externes : dico, grammaire, table de conjugaison, aide-mémoire…

 

Objectif de la réécriture:

    Esquisser sur le tableau mural, dans l’implication des uns et des autres, une grille provisoire d’auto-évaluation (on pourrait la confectionner à partir des supports proposés dans le manuel (ex.page 49)

    Revoir sa copie pour la réviser, (faire le toilettage du texte) l’améliorer en s’appuyant sur les orientations de l’enseignant et sur des ressources externes tels que : dictionnaire, grille d’auto-évaluation, supports du manuels…



13/04/2010
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